mardi 10 avril 2018

De la volonté de ne pas connaître le sexe du bébé avant sa naissance

Souvent, c'est plutôt bien admis.

Les interlocuteurs trouvent ça tout gentil, et puis, dans la mesure où j'ai la chance d'avoir des enfants de sexe différent, on comprend plutôt aisément que connaître le sexe n'est pas une priorité absolue pour moi.


D'autres fois, les réactions suscitées sont un peu difficiles à comprendre.

"Mais COMMENT pouvez-vos résister à l'envie de savoir ???"
"Alors là, moi je trouve ça complètement aberrant de ne pas vouloir savoir immédiatement quand on le peut"
"Mais... pourquoi ??"
"On a pourtant les moyens de le savoir tôt maintenant !"
"mais qu'est-ce que cela t'apporte de positif de ne pas savoir, concrètement ?"
"Tu peux encore demander, tu as le temps"
"Je ne comprendrai jamais ça"

Même PapaChan me casse les pieds au motif que "au moins, nous n'aurions qu'un seul prénom à trouver, pas deux". (oui, décider d'un prénom c'est vraiment pas son truc à PapaChan : 3 enfants, 3 prénoms décidés en salle d'accouchement bien après la naissance).

D'autant que, il faut quand même rappeler que j'ai été échographiée de façon régulière tout au long de cette grossesse par nul autre que la pointure du diagnostic de sexe précoce, rien de moins.


La vérité, c'est que ce n'est ni par caprice ni par "mode" que je souhaite ne pas connaitre le sexe de cet enfant.

Dans l'absolu, je pourrais bien sûr dire que ce qui m'importe bien au-delà du sexe c'est d'avoir un bébé né vivant et en bonne santé (et ce serait bien sûr la vérité).

Mais en fait, c'est surtout un mécanisme de protection.
J'ai toujours eu, auparavant, le besoin, l'envie de connaitre le sexe de mes bébés avant leur naissance pour me projeter avec eux, faire des petits achats, imaginer ce que sera la vie avec eux... donner un relief supplémentaire à cette attente, à l'image que je me fais de ce bébé.

Je l'ai fait pour tous les bébés que j'ai attendus, même ceux qui n'ont jamais vu le jour.
Et je me suis cassée la figure quand au final, je n'ai pas pu accueillir dans ma vie les deux derniers que j'ai portés.

Je ne veux pas le faire avec ce bébé. Parce que tant qu'il n'est pas né, j'essaie de me dire que c'est encore rattrapable. Que s'il lui arrive quelque chose, je m'en remettrai mieux, si je ne sais pas.

Je sais, c'est horrible à dire, horrible à penser et surtout très stupide parce qu'à ce terme, quoi qu'il arrive il me faudra de toutes façons accoucher normalement donc je saurai forcément le sexe à un moment donné.
Mais je ne peux pas me projeter pour cette grossesse comme je l'ai fait pour les deux autres, se relever quand tout s'arrête est véritablement trop dur.

Il y a aussi tous ces propos ineptes entendus au cours des grossesses précédentes.

Lorsque, pour PoupiGarçon, nous avons annoncé qu'on allait avoir un autre fils, on nous a dit : "Eh ben, Petite Chérie va se sentir vraiment seule avec tous ces gars !" ou "Eh ben ! Heureusement que vous avez eu Petite Chérie quand même" (parce que c'est bien connu, les parents de fratries composées uniquement de garçons peuvent bien se tirer une balle) ou encore "Ah bon. Et vous allez essayer d'avoir une fille après?"
Je ne supporte pas ces remarques débiles. C'est consternant....
Ne pas vouloir connaître le sexe nous a donc épargné ce genre de propos, et rien que pour ça, je dirais que cela vaut le coup.

Du coup, comme j'avais beaucoup de bleu et de rose dans les affaires de mes enfants, j'ai racheté des petites choses aux coloris neutres : jaune paille, gris, taupe clair...

Maintenant, il n'en reste pas moins que j'ai une intuition vraiment très très forte, au point même que cela m'influence dans les vêtements que je prépare et range, ou dans les accessoires que je commande pour cet enfant.


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