dimanche 31 décembre 2017

Saint Sylvestre


31 décembre 2017-

J'espère seulement que cette année à venir sera plus belle que celle qui s'en va...



lundi 18 décembre 2017

Première immersion en Vésiculie : hospitalisation #1 et écho T2

18 décembre 2017

Deux heures après le souper, je suis au lit, comme tous les soirs... Brusquement, une douleur horrible, insoutenable, et qui monte en intensité, prend naissance dans ma poitrine.

Comme une sorte d'étau qui serrerait très très fort la poitrine (j'ai cru faire une crise cardiaque !), juste au-dessous des seins, surtout du côté droit.
Je prends du spafon, du maalox, du doliprane. Rien.

Cela empire, l'étau se resserre, je ne peux plus respirer. Je demande à PapaChan d’appeler le samu, samu qui m'envoie gentiment balader en évoquant une gastro-entérite. Et puis, la douleur cesse toute seule au bout d'une heure et demie, de façon nette, en quelques instants. WTF just happened ?

Puis une seconde crise survient, le surlendemain, beaucoup plus longue cette fois-ci (5 heures non-stop). Fuck le samu avec leur gastro, je file aux urgences. Avec en tête le souvenir de ma belle-soeur qui avait eu des soucis de vésicule biliaire durant sa grossesse, je plaide pour avoir un bilan hépatique sanguin, que l'on me fait enfin et qui revient "perturbé", me dit-on.

Ils décident de me garder pour la nuit, j'aurai une échographie abdominale le lendemain.

Là, le diagnostic tombe : lithiases biliaires (c'est à dire des calculs dans la vésicule biliaire), et un début de cholecystite (inflammation/infection de ladite vésicule). Je suis hospitalisée en chirurgie viscérale au Centre Hospitalier de Monaco.

Ils parlent de m'opérer pour enlever la vésicule... mais m'indiquent bien qu'une anesthésie générale peut être dangereuse pour le bébé. :(
Pff... et tout ceci juste après le décès de mon papa... je suis tellement fatiguée de toutes ces tuiles.

J'imagine aussi que je dois pouvoir avoir le droit de refuser l'opération (et donc l'anesthésie) jusqu'au terme, mais je ne sais pas... J'ai eu deux crises en 2 jours, j'ai pensé mourir de douleur... Comment tenir encore 4 mois comme ça ? 😰😰😰😰😐
D'un autre côté si mon bébé, qui est actuellement en pleine santé, réagit mal à l'anesthésie et que je le perds ?... Quel choix horrible...

Au deuxième jour d'hospitalisation, l'anesthésiste vient me dire qu'on va tenter autre chose avant d'opérer. Prise d'antibiotiques pour stopper l'inflammation de la vésicule, régime super strict sans gras, contrôle écho de la vésicule toutes les semaines, et on voit pour tenir 4 mois ainsi et opérer après l'accouchement.

Je suis à la fois soulagée et terrorisée, parce que je sais bien qu'il y aura des récidives.

Mon écho T2 était prévue ce même jour avec le Docteur S., qui avait fait mon écho T1 à l'hôpital Lenval de Nice. Etant hospitalisée à Monaco et donc dans l'incapacité d'avoir mon échographie, on me colle entre les mains du Docteur B. qui me prend exprès entre deux patientes.
A ne pas confondre avec le Docteur B. (mon gynécologue), le Docteur B. échographe c'est juste LE spécialiste de l'échographie obstétricale, dans le département et même dans la région.
Il râle abondamment de cette consultation imprévue, mais il pratique l'examen avec beaucoup de minutie. Le bébé va très bien.



Le Docteur B., tout fier de ses super machines, voulut ABSOLUMENT tirer le portrait 3D du bébé. Je ne sais pas pourquoi, je ne lui avais absolument rien demandé... Or le bébé était de dos, donc pas évident, et pendant 10 minutes le médecin a appuyé comme un fou sur le haut droit de mon utérus (donc peu ou prou là où se trouve Vésiculette) pour le faire se tourner 😨😨😨😨😨 la douleur était horrible, j'ai du lui demander d'arrêter.... Du coup il m'a fait un magnifique portrait 3D de ses deux jambes/pieds croisés. 🙄



Inutile de dire que Vésiculette n'a que très moyennement apprécié, et a fait la gueule pendant 24h après ça.

Après quelques jours d'hospitalisation sous antibiotiques pour guérir l'inflammation, les bilans sanguins redevinrent normaux ; j'eus pour instruction de rentrer chez moi, et de mener ma grossesse à terme avec "un régime léger, sans gras".

En me documentant sur les groupes de paroles dédiés aux personnes souffrant de lithiases biliaires, je compris tout de suite que les recommandations étaient beaucoup plus compliquées que ça, en réalité :

Pas de matières grasses. Aucune. Ni cuite, ni crue.
Pas de sucre.
Pas de produits laitiers.
Pas d'oléagineux.
Pas de café, pas de thé. Pas de chocolat sous toutes ses formes, évidemment.
Pas de viande rouge, ni de viande grasse.
Pas d'oeufs. Sous quelque forme que ce soit.
Pas d'alcool (mais enceinte cela va de soi)
Pas de poissons gras.
Pas de féculents "blancs".
Pas de légumes difficiles à digérer.
Aucun aliment industriellement transformé.
Jamais de grosses assiettes, mais de toutes petites portions, plusieurs fois par jour.

J'avais ordre de retourner directement aux urgences en cas de nouvelle crise.

Et justement, j'avoue que je vis dans la terreur constante d'une récidive. :(
Je pense vraiment n'avoir jamais eu aussi atrocement mal de ma vie (et pourtant j'ai accouché par voie basse trois fois, avec à chaque fois des péridurales qui n'ont pas marché !!).

Et j'ai surtout peur de ce qui pourrait se passer si ça recommence.. à qui confier les enfants, comment assurer une prise en charge la plus rapide possible pour éviter les complications d'une lithiase biliaire (ça peut aller jusqu'à la pancréatite aigüe, et même la septicémie, pas du tout flippant hein)... la dernière fois, au lieu de faire appel aux pompiers qui sont à 3 minutes de chez moi, le médecin a appelé une ambulance conduite par deux gus à 2 de tension, partis de Nice et qui mirent 1h00 à arriver jusque chez moi. :(

Compte tenu de tout ça, je me dis souvent que l'opération tout de suite serait sans doute préférable, mais ils ne sont pas chauds du tout au CH de Monaco d'autant que le bilan sanguin est désormais parfait et qu'il est parfaitement possible (selon eux) qu'il n'y ait aucune récidive au cours de la grossesse.

 J'ai rdv le 8 janvier avec le chirurgien (je suis suivie tous les 15j.), je vais en rediscuter avec lui.

samedi 9 décembre 2017

L'impact du deuil du Père pendant la grossesse

Nous sommes le 9 décembre 2017. Mon papa est mort ce matin.
Je suis enceinte de 20 semaines.

Mon père est un peu baroudeur, il voyage beaucoup. Il était pour l'instant avec son épouse chez les parents de celle-ci, dans le Nord... moi je suis dans les Alpes Maritimes.

Mon frère et ma soeur vont bien sûr monter pour assister à la crémation. Je veux absolument les accompagner, mais d'un autre côté j'ai une peur terrible de prendre l'avion enceinte et qu'il arrive quelque chose au bébé.... je me sens super égoïste de penser ça (en plus de tout le reste).

J'étais tellement pas prête. Les maladies sont horribles à vivre pour les accompagnants, mais ne préparent-elles pas, quelque part, à la mort lorsqu'elle est inévitable ?

Alors que là, un papa en pleine forme la veille, et mort d'un AVC le lendemain, c'est le choc total.

Alors du coup, comme il n'est jamais là (ou très rarement) je ne me rends pas du tout compte qu'il est mort. Que je ne le verrai jamais plus vivant. Ca reste abstrait. Comme un peu fantasmagorique.

Son épouse était dans tous ses états au téléphone, et c'était moi, parfaitement calme, qui la consolais. Je pense que mon inconscient gère ça un peu à la façon de Scarlett O'Hara dans Autant en Emporte le Vent : "Bon je sais que ce qui vient d'arriver est très grave mais je ne vais pas y penser maintenant. Si j'y pense maintenant, toutes les vannes vont lâcher et ça va être très très moche, et j'ai tellement de choses à gérer là tout de suite que je dois rester forte. J'y penserai plus tard, quand ce sera le bon moment".

Alors que faire ? Je lis qu'il y a des risques de phlébite à prendre l'avion enceinte.
Si j'y vais en train il faut changer à Paris, et aller de la Gare de Lyon à la Gare du Nord... donc du piétinage en perspective.

 Je ne sais pas. Quelle que soit la raison, fût-elle totalement justifiée, jusqu'à la fin de ma vie je me sentirai comme la dernière des dernières si je ne suis pas sur place pour dire aurevoir à mon père le jour de ses funérailles.

Et c'est parce que le contexte de cette grossesse est totalement particulier, fait d'inquiétude, d'anxiété permanente et de non-confiance en moi/mon corps que j'ai si peur pour le bébé.
Enceinte de Fils Aîné, j'ai pris l'avion pour la Suède avec PapaChan, marché des heures durant dans la campagne suédoise gelée avec lui, et pas une seule seconde j'ai pensé que quoi que ce soit pourrait arriver à ce bébé, je n'en avais même pas informé ma gynéco.

Le lendemain, je suis à la maternité pour ma visite du 5ème mois. J'ai donc pu expliquer la situation au Docteur B., il fait une échographie pour voir comment est le col de l'utérus (pour voir s'il peut supporter un tel voyage) - le col mesure 32 mm et le Docteur B. me dit "bon ben super, vous pouvez y aller sans problème, je vous fais une attestation pour la compagnie aérienne !". 

Or en rentrant, je lis sur internet que 32 mm c'est vraiment pas top du tout et que normalement avec un col comme ça je devrais rester allongée sans rien faire au repos complet ! O_O

J'appelle ma sage-femme qui se montre bcp plus prudente : elle me demande si je peux au moins prendre une semaine de break entre l'aller et le retour. Non, je lui réponds que c'est impossible : nous partons mercredi et revenons jeudi soir. Elle me déconseille alors formellement ce voyage.

Donc j'en suis là... je ne comprends pas pourquoi lui me dit que je peux faire 1000 km avec un col court, elle me dit que chez une multipare 32mm c'est normal et que ce qui compte c'est qu'il soit fermé et tonique, mais que même sans ça, ce voyage est risqué.

Alors qui croire ? Que faire... ?

Eh bien finalement je ne suis pas partie... mon frère et ma soeur sont partis le mercredi sans moi en m'expliquant que de toutes façons, il y avait encore 2h de voiture après le trajet en avion et que donc, d'une façon ou d'une autre, ils ne m'auraient pas laissée les accompagner.

Jeudi après-midi, ma soeur m'a prévenue par texto que la cérémonie était terminée, qu'elle avait été très émouvante, et que mon frère et elle étaient maintenant sur le retour.

J'ai eu A. (l'épouse de Papa) en ligne peu de temps après... elle m'a longuement raconté le déroulement de la journée, les textes lus, les musiques et chansons qui ont rythmé la cérémonie... cette conversation a eu pour effet de concrétiser (dans une certaine mesure) les choses pour moi alors que, n'ayant pas assisté aux funérailles, n'ayant pas vu mon père mort dans son cercueil, etc etc - j'avais plutôt tendance ces derniers jours à faire comme si rien ne s'était passé, comme si je n'avais jamais eu cette info, et que mon père était loin comme d'hab en Polynésie ou ailleurs, sans que nous nous contactions plus que ça.

A la suite de cette conversation j'ai été vraiment super mal.
Mais dès lundi j'ai eu d'autres préoccupations liées à ma santé/grossesse et je suis repassée en mode déni total vis-à-vis de ce décès. Je refuse de penser au fait qu'il soit mort, je ne peux pas, je n'y arrive pas parce que là, tout de suite, mon cerveau est incapable de processer cette réalité sans que je perde totalement les pédales, or ce n'est pas le moment du tout, donc non, voilà. J'y penserai plus tard.

J'ai conscience du fait que pour aborder un deuil de façon saine ça craint complètement, mais là il faut vraiment que je gère une chose à la fois.