Les beignets de fleurs de courge du Pays Niçois

Aaaah, les beignets de fleurs de courge...



Ces beignets, pour un natif du Comté de Nice, c'est...


C'est l'histoire d'un délice d'été, qui se déguste en début de soirée, quand le soir va bientôt tomber et qu'il commence à faire un petit peu moins chaud, sur la terrasse ou sous une tonnelle, avec quelques olives de Nice et un petit vin frais, en attendant le moment de dîner...

L'histoire d'un pays où les courges poussent si bien, que les plants sont chargés de fleurs mâles, alors on en cueille un peu, voire beaucoup, pour soulager un peu le pied.

C'est l'histoire d'un pays où l'on mange tout ce qui est comestible, en l’accommodant avec simplicité et bonheur.

C'est l'histoire de fleurs au goût d'une finesse extrême, qui ne doivent surtout pas être étouffées par une pâte à beignet trop lourde, mais juste sublimées par son croquant.

En confectionnant ces beignets, fleuron de notre gastronomie niçoise, ce sont toutes ces histoires-là et beaucoup d'autres encore, que l'on transmet. Ces beignets sont toute la merveille et l'ingéniosité de la cuisine de notre Comté, résumées en un plat.

De cette recette, on rencontre beaucoup de variantes.

Le pistil, tout d'abord.
Certains - et je partage leur avis - aiment à le laisser, car il ajoute du goût, de la texture. Moi je l'enlève parce que les Lucioleaux râlent, quand je le laisse. Mais on peut le laisser, quand on n'a pas de lucioleaux râleurs à table. C'est comme vous le sentez.

D'autres aiment à laisser la queue des fleurs, ce qui permet de les enrober dans la pâte, de les frire puis de les déguster plus facilement. Je le fais parfois, quand les enfants ne sont pas là et que je suis autorisée à laisser le pistil dans mes fleurs.

Certains utilisent du lait dans la pâte, d'autres de l'eau gazeuse (cela rend la pâte plus croustillante, plus légère, moins grasse, mais le beignet perd également un peu en tenue), d'autres encore de la bière.
Certains ajoutent une persillade à leur pâte à beignet, d'autres du basilic finement ciselé, d'autres rien du tout.

Certains montent les blancs en neige mais d'autres ne le font pas, d'autres ne mettent pas les jaunes des oeufs.... et au final quelque soit la variante choisie, cela n'enlève en rien à la tradition parce que c'est comme ça ici.
Tant que la recette d'origine n'est pas réellement dénaturée (how, n'allez pas me rajouter du ketchup ou de la mayonnaise dans la pâte à beignets hein, malheureux !), il n'y a pas de dogme dans la cuisine niçoise, et c'est très bien comme ça.

Vous savez bien que, au final, la meilleure recette sera toujours celle des beignets que faisait notre mémé, notre maman ou notre papa...

Je vous donne la recette de base, à vous ensuite d'essayer chacune de ces variantes et de déterminer celle qui vous plait le plus : elle deviendra alors VOTRE recette de beignets de fleurs de courge niçois.

Les beignets de fleurs de courge du Pays Niçois

Ingrédients : 

Pour 24 fleurs ou plus :
- 300 grammes de farine
- 2 oeufs
- 1/2 paquet de levure chimique
- 1/2 litre de lait
- 1 petit trait d'huile d'olive
- sel et poivre
- huile de friture au goût neutre
Pour la persillade :
- 1 gousse d'ail dégermée
- 1 petit bouquet de persil

Réalisation:

Nettoyer les fleurs, les sécher délicatement. Veiller à ne pas les abîmer.

Les fleurs s'ouvrent le matin, puis se referment le soir avant de se faner. Une fois cueillies, elles ne resteront pas ouvertes longtemps... Si, comme ici sur la photo, elles sont refermées, il faut les entrouvrir avec délicatesse, pour vérifier que ne s'y loge pas une fourmi (cela arrive, elles adorent les fleurs de courge) ou bien un petit escargot.
Enlever le pistil (ou pas). Laisser un peu de tige (ou pas).

Dans un saladier, mettre la farine et creuser un puits, au centre mettre les oeufs, le sel, la levure, le poivre, délayer avec le lait (ou tout autre liquide choisi dans l'inventaire ci-dessus) et le trait d'huile d'olive.

La pâte ne doit pas être trop liquide : elle devra former un ruban.

Si la pâte est trop épaisse : rajouter un peu de lait.
Si elle est trop liquide : rajouter un peu de farine.
Laisser reposer 1 bonne heure.

Ajouter la persillade au dernier moment.

Verser l'huile de friture dans une poêle ou une casserole (il faut qu'il y ait plus ou moins 2 cm d'huile). Attendre que l'huile soit très chaude.

Pour enduire de pâte les fleurs, il suffit de les saisir une par une par la base, et de les rouler (en les tournant) soigneusement dans la pâte avec les doigts, en les plongeant la tête en bas.
On laisse le surplus de pâte s’écouler, et on les dépose délicatement dans l'huile.

Faire dorer chaque côté du beignet. Retourner avec une fourchette de manière à faire dorer l'autre face.
Pendant la cuisson, on prépare la poêlée suivante : tremper de nouvelles fleurs dans la pâte pour remplir la friteuse/casserole/poêle une fois les premiers beignets bien dorés, et ainsi de suite.

Veiller à les détacher s'ils se collent entre eux !

Retirer avec une araignée, et déposer les beignets sur un papier absorbant (qu'on change quand il est saturé d'huile). Ne pas attendre qu'ils refroidissent : on les mange bien chauds !

S'il reste de la pâte : mes lucioleaux aiment bien "les beignets à rien", mais on peut aussi utiliser de fines tranches de courgettes, d'oignon, d'aubergine et les frire en beignet, c'est délicieux...

Vous faites les beignets de fleurs de courge vous aussi ? Venez me raconter votre recette en commentaire !

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