dimanche 6 août 2017

Les petites et grosses colères de Vésiculette

Très tôt au cours de cette grossesse (je dirais vers le mois de septembre, j'étais alors enceinte de 4 ou 5 semaines seulement), Vésiculette a manifesté sa présence.

Je n'avais pas trop conscience de son existence, moi, jusqu'alors... et je m'en portais fort bien.
J'aime manger, j'adore cuisiner, pâtisser... je suis super gourmande et ma petite famille aussi.

Elle était particulièrement mécontente quand je mélangeais le gras et le sucre (les produits Kinder notamment la mettaient fort en colère).

En octobre-novembre, j'ai débuté un stage en crèche et j'ai commencé à être assez souvent malade. Mal au ventre, nausées, troubles gastriques divers... J'avais préparé une petite trousse à emmener partout avec du doliprane, du spasfon, du maalox. 

Mais à cette époque je mettais encore ces manifestations de colère sur le compte de ma grossesse, de la restauration en liaison froide de la crèche, des gastro-entérites qui couraient dans la crèche...

Début décembre, alors que mon stage se terminait, que j'avais dépassé le stade de la MFIU de mon précédent bébé, et que donc je commençais à me poser un peu auprès de ce nouveau bébé, j'ai appris le décès accidentel et soudain de mon papa.

Je ne sais pas dans quelle mesure ce gros choc émotionnel a joué un rôle dans la suite, toujours est-il que c'est très peu de temps après ce décès que Vésiculette a fait sa première grosse, grosse colère.

J'avais cuisiné des oeufs brouillés aux pommes de terre. Avec les oeufs de nos poules et de délicieuses pommes de terre bio rissolées à la poêle, puis des herbes du jardin... simple, mais un véritable délice. Tellement délicieux, j'en ai mangé deux grosses assiettes.

Et cette nuit-là Vésiculette a fait sa première grosse crise.

Techniquement, une vésicule qui contient des lithiases (calculs) peut rester asymptômatique très longtemps. Il y a des personnes qui vivent toute une vie avec une vésicule pleine de calculs, sans jamais avoir de douleurs !

Mais le jour où elle commence à dysfonctionner, ça n'ira jamais mieux. A cet instant-là, quand la vésicule se contracte trop les calculs commencent à migrer, et c'est la crise de colique biliaire.

Le surlendemain j'avais fait de la semoule au lait et du poisson pané, et Vésiculette me les a mis pour chapeau. Cinq heures de crise et une hospitalisation de 5 jours en chirurgie viscérale.

Normalement, Vésiculette aurait du dégager fissa, dès les premiers symptômes. Quand la vésicule commence à dysfonctionner, les calculs biliaires peuvent migrer (c'est ce qui est à l'origine de ces attaques dont la douleur est horrible) et s'ils migrent dans le pancréas au lieu de dégager tous seuls par la voie normale, c'est la pancréatite aigüe. Cette maladie est potentiellement mortelle.

Mais dans mon ventre il y a un petit bébé qui ne peut pas subir une chirurgie sous AG. Les chirurgiens sont tous d'accord entre eux : nous allons attendre que le bébé soit né.

L'ennui, c'est que parfois, ses colères sont vraiment disproportionnées.

Début mars, j'avais confectionné le gâteau préféré de Fils Aîné, 8 ans : un moelleux à l'ananas caramélisé.

C'est un simple petit gâteau au yaourt, avec du beurre et des oeufs bien sûr, du caramel et de l'ananas.

J'en ai goûté un morceau, absolument minuscule. Si si, vraiment. Pas plus d'1 cm cube à tout péter.

Mauvaise idée.

Vésiculette m'a envoyée fissa aux urgences avec une pancréatite aigüe. Oui oui, la maladie potentiellement mortelle.
Je vous l'avais dit : on ne plaisante pas avec Vésiculette.


Depuis, j'essaie vraiment de la chouchouter, parce qu'il faut tenir bébé encore quelques semaines au chaud. En la ménageant, en évitant ses colères... pour qu'en retour elle me laisse terminer cette grossesse tranquillement.

Ce n'est pas évident. Elle est très susceptible. Un rien la fâche.
Elle râle si je mange plus d'un quart de cuiller à soupe de matières grasses par jour. Elle râle si mes portions sont trop grosses. Mais elle me punit aussi si je ne mange pas assez, ou si je garde un laps de temps trop important entre deux repas.
Mais tant que ce sont de petites colères (nausée, diarrhée, vésicule douloureuse), je gère encore bien.

Elle me prévient quand je dépasse les bornes (un peu comme Maurice le poisson rouge), et désormais je tiens compte de ses avertissements.

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