Un an plus tard...

J'ai toujours aimé écrire.

 Petite, j'écrivais sans cesse. Histoires inventées, journaux, je noircissais des cahiers entiers. Ma mère, qu'un tel flot d'écriture laissait circonspecte, me surnommait "le scribe", je pense que cela l'amusait beaucoup.

 En grandissant, rien n'a vraiment changé.
 J'ai été l'auteur d'un blog il y a quelques années. Loin d'être une star de la blogosphère influente, j'avais malgré tout une jolie communauté de lecteurs. J'y avais investi énormément de temps, d'énergie, de passion. J'ai mis ce blog en pause lorsqu'est né mon premier enfant, jusqu'au jour où, après cette période d'inactivité, mon hébergeur a supprimé mon domaine et effacé mes données. J'avais préalablement fait une sauvegarde, que je gardais précieusement dans cette éventualité, et lorsque j'ai voulu l'utiliser j'ai réalisé avec horreur que le fichier de sauvegarde était en fait vide... il y avait eu un problème lors du transfert de données.


 Voilà... Plusieurs années de contenu extrêmement riche, perdu à jamais.
 Cela m'a immensément peinée. J'ai reçu des messages très gentils d'anciens lecteurs m'encourageant à en reprendre l'écriture, via la page facebook (toujours active, elle) de mon ancien blog, mais la frustration et le découragement étaient trop grands.

 Malgré cela, l'écriture me manque. L'envie et le besoin de coucher mes pensées sur un blog restent très présents en moi. J'ai longuement attendu, et mille fois remis ce souhait aux calendes grecques. Parce que je n'ai pas le temps, principalement. J'ai 4 enfants encore très petits et peu autonomes, pour ne pas dire pas du tout. La somme de travail quotidienne à la maison est immense, infinie. J'assume tout, toute seule, n'ayant pas d'aide au ménage ni de parents disponibles pour prendre le relais avec les petits, qui ne sont jamais gardés par quelqu'un d'autre que moi-même. Le papa est un super papa, mais il travaille beaucoup, à une heure de la maison : il part tôt le matin et rentre tard le soir. Alors... un tout petit bébé, la cuisine, le linge, les tâches ménagères, les animaux, le jardin, les activités périscolaires, tout me revient, c'est parfaitement naturel et j'aime cela, c'est un choix tout à fait assumé.

Simplement je ne trouve jamais le temps d'écrire à qui que ce soit, certains de mes courriels sont d'ailleurs en souffrance depuis... trop longtemps. Alors... écrire sur un blog, vraiment ?

 Mais si j'ai repoussé cette idée c'était aussi par dégoût, un peu. Perdre toutes les données de plusieurs années d'écriture est une mésaventure vraiment très, très difficile à digérer. Je pensais ne jamais pouvoir me remettre de cette perte. A vrai dire je le pense toujours.

 Mais je réalise aussi qu'il s'est passé beaucoup de choses dans ma vie pendant cette période de hiatus. J'ai eu quatre enfants. Nous avons emménagé à la campagne. J'ai vécu de nombreux deuils qui m'ont profondément marquée, et qui ont changé le regard que je porte sur les autres, sur la vie, et sur moi-même. Je n'aurais sans doute pas pu (ni voulu) reprendre aujourd'hui mon blog tel qu'il était et en suivre la ligne éditoriale d'alors.

 Mais je n'ai jamais oublié le plaisir d’écrire. De partager. De transmettre. Durant tout ce temps je n'ai jamais cessé de photographier mes réalisations, dans l'attente du jour où... Alors voilà. Ce jour est finalement arrivé. Il fallait bien qu'il arrive, parce que j'aurai toujours du plaisir à écrire, à partager. Parce que j'aime l'idée que mes écrits restent, comme un héritage destiné à mes enfants.

Il sera beaucoup question dans ces pages de leur grand père et de leur arrière grand-mère, qui furent tous deux mes plus grandes sources d'inspiration (notamment culinaire, mais pas que), et j'aimerais qu'il puissent apprendre d'eux, à travers moi. Ce ne sera sans doute pas très régulier, mais j'essaie quand même. Sans pression, sans obligation aucune, juste pour le plaisir, à chaque fois que j'aurai un tout petit peu de temps.